Ca devait arriver depuis le temps !
Une infirmière métropolitaine de 23 ans a été attaquée par un requin de grande taille, hier matin dans la baie de Luengoni, à Lifou. Elle nageait en surface, à moins de 100 mètres de la plage. Elle n’a pas survécu.
Stéphanie Belliard s’était levée tôt pour prendre des photos souvenirs. Cette infirmière du CHT Gaston-Bourret, à Nouméa, venait de finir son contrat avec l’hôpital et s’apprêtait à rentrer chez elle, en Métropole. Dans son Maine-et-Loire d’origine, plus précisément.
Mais auparavant, elle comptait profiter un peu des beautés du pays en passant une semaine à Lifou, en compagnie de son amie et colocataire domiciliée à Nouméa. Hier matin, elle entamait sa deuxième journée sur place.
Après avoir quitté le gîte de Noël Pia, elle s’est jetée à l’eau, toujours avec son amie. Direction le rocher « Confora-
ma », qui doit son surnom à une campagne de photos et d’affiches publicitaires utilisant l’image de l’îlot. Barbotage, photos et jeux d’eau dans un cadre paradisiaque, tel devait être le programme de cette journée tranquille.
« Comme une lame de rasoir »
« Je les ai vues partir se baigner, elles voulaient faire des photos à l'aide d'un appareil étanche, confirme un habitant de Luengoni. La marée était haute, il y avait un léger courant. À quelques dizaines de mètres de la plage, j'ai entendu l'une des deux nageuses appeler à l'aide et revenir terrorisée à la plage. Son amie venait d'être attaquée à la jambe. Elle a dit que c'était un
requin. »
Aussitôt, une plate a été mise à l'eau pour récupérer la victime qui dérivait à la surface de l'eau. Malgré leur rapidité, les habitants de la tribu n’ont repêché qu’un corps sans vie. L’hémorragie était trop importante.
L’hypothèse avancée par les secours est celle d’un requin de grande taille, type tigre ou grand blanc. Sur place, les rares témoins qui ont vu le corps ont affirmé qu'il pourrait également s'agir de l'attaque d’un barracuda.
La plaie mortelle part de la hanche pour finir au niveau du genou droit, et mesure entre 35 et 40 centimètres. Il s’agit d’une morsure découpée nette, « comme avec une lame de rasoir ».
Le corps, transporté dans un premier temps au dispensaire de Wé, a été évacué vers Nouméa. À Lifou, hier, aucune attaque mortelle n'est ressortie des mémoires des anciens. La stupeur et l'incrédulité pouvaient se lire sur tous les visages.
Dans l’heure, la mairie de Lifou a décidé d'interdire les baignades sur la côte sud-est de l'île, entre la pointe Daussy et le cap de Flotte. Des panneaux ont été érigés par les employés municipaux. La gendarmerie, en lien avec les centres de secours, se chargera de faire appliquer cet arrêté.
Marc Baltzer (Nouméa) et Bruno Legrand (Lifou)